dimanche 16 mai 2010

Nous sommes tous des polygames de l'information !

Imaginez un peu, si au lieu de cumuler les abonnements aux sites d'infos, on vous proposait un bouquet, un genre de Canalsat du web, qui vous donnerait l'accès au contenu de deux, trois ou quatre sites payants. Ce serait une belle idée non ? C'est en tout cas une idée soulevée par François Bonnet de Médiapart dans l'émission La Ligne J@une d'Arrêt sur Image, présentée par Guy Birenbaum (émission passionnante que je vous incite à regarder !).

Alors que les invités étaient appelés à débattre autour de la question "Le papier est-il l’avenir de l’information sur le net ?", François Bonnet a mis le doigt sur un argument tout à fait pertinent : il a comparé la situation de Médiapart à celle de Canal+. Rappelez-vous (enfin, pour ceux qui peuvent, parce que ça date !), en 1984 se lançait une chaîne payante, la première du genre. Personne n'y croyait et pourtant aujourd'hui, le succès est là, grâce à quelques émissions phares et un positionnement en adéquation avec la stratégie d'abonnement. L'argument fait mouche : puisque ça a marché pour la télé, pourquoi pas pour le web ! Et de proposer donc, à l'image de Canal+, la création d'une offre d'abonnement regroupant plusieurs sites.


Dans un contexte où l'internaute est un polygame de l'information, où la fidélité à un média n'existe plus, une telle offre devrait déjà exister. Qui se contente de s'informer sur LeMonde.fr ou Rue89 ou Bakchich ? Personne. Nous allons de site en site, nous cliquons sur des liens, nous sommes dans une logique de flux, comme l'explique Pierre Haski, fondateur de Rue89.

Je vous propose de prendre mon cas personnel (pas spécialement intéressant mais c'est encore là que j'ai le moins de chance de dire des bêtises). Etant abonné à Médiapart depuis sa création (je fais partie de ces abonnements de soutien qu'évoque François Bonnet dans l'émission), au site de Courrier International depuis quelques années et à Arrêt sur Image depuis peu, je ne serais pas contre un combo liant les trois sites (voire un peu plus). D'abord, ça ferait des démarches en moins. Au lieu de devoir gérer je ne sais combien d'abonnements différents, il n'y en aurait plus qu'un. Mais surtout, ça réduirait je pense le sentiment que j'ai parfois de payer pour rien. Je ne suis pas un lecteur assidu de Médiapart. Si j'apprécie le travail de fond mené par les journalistes du site, il faut tout de même avoir du temps devant soi pour se coltiner les pages d'enquêtes qu'ils publient tous les jours. Et le contenu que je consomme chez Courrier International et Arrêt Sur Image (via leur flux RSS) est le plus souvent gratuit. Résultat : je paye trois abonnements pour des sites que je consulte finalement moins que d'autres, gratuits eux.

Alors pourquoi rester abonné ? Tout simplement parce que cela m'ennuierait de voir un article ou une enquête intéressant me passait sous le nez (Bonjour, je m'appelle Nicolas, et je souffre d'infobésité). Ainsi, l'idée de payer pour accéder à une multitude de contenus qui proviendraient de sites différents devient séduisante. En consommant trois articles chez Médiapart, quatre ou cinq chez Arrêt Sur Image et une dizaine chez Courrier International, alors je considèrerai mon abonnement comme rentable.

Bref, j'espère que c'est une offre que nous proposeront bientôt les sites d'info payants. Quant aux gratuits, je les invite à le rester et à explorer d'autres pistes de monétisation de l'information.  Comme expliquer plus haut, notre consommation de l'information sur le web s'inscrit dans un flux : un article qui passe sur Twitter, un lien dans un billet de blog, un billet qu'un ami a posté sur son wall Facebook... Sur le web, on ne cherche pas l'information, c'est l'information qui nous trouve (phrase tirée de la vidéo Social Media Revolution 2). Être abonné à un bouquet de sites permettrait d'accéder à l'article d'un site que l'on n'a pas l'habitude de consulter mais qui se retrouverait dans ce flux. Cela permettrait d'atténuer le "mur" de l'abonnement que regrette Pierre Haski. Mais ce mur resterait bien là et continuerait de faire fuir tout ceux qui tomberaient dessus.

D'autres éléments de l'émission vaudrait la peine d'être prolongés mais il parait qu'il faut faire plutôt court sur un blog... Le mieux est encore que vous la regardiez !

Le guide du blogeur, par Reporter Sans Frontières


Reporters Sans Frontières - qui vient de fêter son 25ème anniversaire - a publié le 31 mars dernier un document très intéressant qui vise à "expliquer aux blogueurs leurs droits et obligations dans le cadre de leurs activités sur le Web".

Cette "fiche pratique" explique assez bien dans quel cadre juridique les blogueurs évoluent, sous la forme d'un FAQ sur les droits et devoirs qui nous incombent. Ainsi, à la question "Un blogueur peut-il tout écrire, comme il pourrait le faire dans le cadre d’une conversation privée ?", RSF répond :

"Il n’existe pas de loi commune à l’usage de l’Internet bien qu’il y ait eu des tentatives d’établir des chartes, comme la plus ancienne désignée sous le terme de Netiquette1. Les plates-formes de blogs ont mis en place des conditions générales d’utilisation. 

En France, en plus des questions de propriété intellectuelle à respecter, plusieurs lois s’appliquent aux blogs, dont essentiellement :

• La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), qui précise quelques règles de responsabilités particulières et les obligations des internautes et qui renvoie de manière générale à :
• La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, dont l’application, autrefois réservée aux professionnels, s’est étendue, avec le développement de l’Internet, à tous les acteurs du réseau.
L’article 9 du Code civil, qui protège la vie privée et sa version pénale, les articles 226-1 et 226-7 du Code pénal
"

RSF explique également la différence entre blogueur et journaliste en ligne, les principaux risques qu'encourt un blogueur suite à la publication d'un billet ou encore la responsabilité du blogueur concernant les commentaires postés sur son blog.

En bref, je vous invite à parcourir ce petit guide du blogueur que nous propose RSF, en espérant qu'il nous servira à éviter les bêtises :-)

Télécharger la fiche Blogueurs : droits et devoirs (PDF)

jeudi 13 mai 2010

What the f**k is social media?

Le 5 mai dernier, Eric Qualman a publié sur le blog Socialnomics.net une vidéo que vous n'avez pas pu ratée : Social Media Revolution 2. Cette vidéo présente des chiffres plus impressionnants les uns que les autres sur l'expansion et le poids des médias sociaux dans le monde. La sentence est on ne peut plus claire : "Social Media isn’t a fad, it’s a fundamental shift in the way we communicate".



Vous trouverez la traduction en français de tous ces chiffres sur l'excellent blog de Publigeekaire, dont je vous recommande d'ailleurs la lecture. Les chiffres sont sourcés dans le billet de Socialnomics.


Mais si je vous fais ce petit billet, ce n'est pas uniquement pour vous donner à voir une vidéo que vous avez sûrement déjà vue. C'est surtout parce que sur le blog Socialnomics, Eric Qualman fait également référence à une présentation de Marta Kagan, spécialiste des médias sociaux : "What the f**k is social media?"
Ce ne sont que des slides, mais elles en disent beaucoup sur ce que sont les médias sociaux et la place qu'ils doivent prendre dans les stratégies de marques.