Depuis le début de « l’offensive israélienne » (remarquez au passage le choix des mots ici… Non Monsieur, ce n’est pas une GUERRE ! C’est une OFFENSIVE ! Nuance…), on voit pousser les analyses des médias commentant le traitement médiatique fait des évènements à Gaza par… les médias ! Le serpent se mort la queue. Les critiques sont d’abord parties du fait que l’armée israélienne - ayant un peu de jugeote - a interdit l’accès des journalistes à la Bande de Gaza. Conséquences : peu voire pas d’images de ce qu’il se passe réellement sur place. Faut pas exagérer non plus ! Mais forcément, difficile de faire son travail correctement dans ces conditions et ça, ça les énerve nos journalistes. France 2 est allé jusqu’à nous diffuser des images de 2005 la semaine dernière, s’excusant le lendemain pour cette malencontreuse erreur…
Second volet du traitement médiatique du traitement médiatique de cette guerre (vous me suivez toujours ?) : les critiques (parfois extrêmement vives !) des Français arabo-musulmans solidaires des Palestiniens qui déplorent la partialité des médias français. Ils seraient dirigés par le lobby juif figurez-vous ! Rien que ça… C’est Libération notamment qui sonne le glas en supprimant les commentaires sur son site internet pour les articles concernant ce conflit. Dans un article intitulé « Débattre avec mesure », Richard Poirot défend sa position :
Il n’a pas fallu longtemps pour voir affluer les messages d’insultes. Libé se moque du monde, Libé pro-Israël, journal pourri, je ne vous lirai plus, etc., etc. Oui, c’est vrai, au service web du journal, nous avons bloqué les commentaires sur les articles en ligne traitant du conflit israélo-palestinien. Impossible de donner son point de vue, de critiquer, de défendre telle ou telle partie. Certains y ont vu une atteinte à la liberté d’expression, d’autres ont crié à la censure, un internaute suggérant même que l’explication de bloquer les commentaires était à chercher du côté d’Edouard de Rothschild, actionnaire principal du journal. Israël, Rothschild, le complot… C’est absurde.
Ca pour être absurde… Il faut quand même des esprits tortueux pour en venir à ce genre de raisonnement… Mais passons. A présent, c’est le Nouvel Obs qui s’y met, toujours sur internet. A travers son article « Des organisations israéliennes dénoncent le muselage des critiques contre l'offensive », l’hebdo revient sur les déclarations de 8 ONG israéliennes pour qui "les points de vue critiquant la décision de lancer l'offensive ou le comportement de l'armée dans la guerre s'entendent à peine". Le Nouvel Obs nous explique que ces organisations israéliennes de défense des droits de l'homme ont dénoncé, lundi 12 janvier, l'attitude des médias israéliens à qui elles reprochent de museler les critiques contre l'offensive dans la bande de Gaza.
Résultat ? Les gens s’informent différemment. Ils vont sur Al Jazeera qui dispose d’image de l’intérieur et sur les sites de partage de vidéos (notons que l’armée israélienne a créé une chaine sur YouTube et que le Hamas dispose de son propre site de partage de vidéos, Palutube, pour montrer leur réalité du conflit. Plus d'infos ici).
Je finirai donc simplement sur les résultats de ce sondage réalisé en décembre 2008 aux Etats-Unis. Alors que la télévision reste la première source d’information des Américains (pour 70% d’entre eux !), Internet est désormais passé devant les journaux traditionnels. Quelque 40% des Américains disent ainsi aller d'abord sur internet pour se tenir au courant de l'actualité, contre 35% qui préfèrent lire des journaux. L'enquête montre une progression spectaculaire d'internet entre 2007 et 2008, avec un bond de 16 points, tandis que les journaux connaissent une érosion lente de leur lectorat depuis plusieurs années.
Et pour ceux qui voulaient savoir ce qu’ils se passent à Gaza ? Désolé, en fait, les médias ont oublié d’en parler… :) Mais heureusement, ils vous restent YouTube ! La chaine de l’armée d’Israël, c’est juste là ! Quant au lien vers le site du Hamas, comme ça pue l’antisémitisme, je vous l’épargnerai. A la place, je vous propose Al Jazeera. Ca sent le retour de la bonne vieille propagande tout ça…
